samedi 29 mars 2014

Le Christ, un livre vivant

Les lectures sont essentielles pour nourrir sa vie spirituelle. Pour moi, la foi est arrivée par des lectures spirituelles. Et j’admets tout à fait que la rencontre avec le Christ puisse se produire d’une toute autre manière. Pour Thérèse la lecture spirituelle a été aussi incontournable pour son évolution spirituelle. Par  exemple, un livre particulier a été déterminant. Un jour, quelqu’un se met à interdire en Espagne la lecture des livres spirituels écrits en castillan. Seule la lecture des Saintes Écritures est autorisée. Sainte Thérèse en est attristée. Obéissante, elle réalise rapidement que les Saintes Écritures se suffisent à elle-même, et surtout que La vie du Christ est à elle seule un livre vivant. Je ne doute pas que Sainte Thérèse avait atteint un tel degré de maturité spirituelle, qu’elle s’enrichissait par la seule lecture des Évangiles, en étant capable par ses connaissances religieuses d’interpréter à la perfection le sens des Écritures.
Si tout est dans les Évangiles, je pense que la Parole ne se donne pas exclusivement par les Saintes Écritures. L’Esprit Saint agit au travers de tous ceux qui ouvrent la bouche, saisissent une plume, un stylo ou un clavier pour exprimer leur Foi. Cependant, je pense qu’il faut avoir déjà reçu un peu de cette parole et de cette foi d’une manière ou une autre, pas forcément directement relié littéralement aux écritures, pour que les oreilles, les yeux puissent s’ouvrir à la source des Saintes Écritures, et que chacun arrive à en dégager un sens personnel qui s’inscrit dans sa propre vie.

Je ne crois pas à un pouvoir magique et instantané des écritures pour communiquer la foi, mais à une transformation intérieure progressive, par le travail assidu et persévérant à l’étude des textes spirituels. Et dans ces textes spirituels, les Saintes Écritures y tiennent une place de choix, sans être forcément premier dans le temps chronologique.

Emylia

vendredi 7 mars 2014

La foi et la connaissance

La foi a ses racines dans les sens, qui en recueillant l’expression de la vérité, lui fournissent son aliment. Cet aliment qu’est la vérité révélée est nécessaire à la foi, dans des degrés divers, à toutes les étapes de son développement, mais plus spécialement à ses débuts. La vertu de foi a besoin de connaître la vérité révélée pour poser un acte de foi dans des conditions habituelles (non surnaturelles). Le développement de la charité est lié à celui de la foi qui lui fournit sa lumière ; et la foi elle même a besoin de l’aliment de la vérité dogmatique pour s’épanouir. Ainsi l’amour procède de la connaissance. L’homme ne peut aimer que ce qu’il connaît de quelque façon.
L’âme trop peu éclairée encore pour adhérer fermement, trop faible pour entrer dans le mystère divin a besoin d’étudier pour asseoir les fondements raisonnables de son adhésion et la mettre à l’abri de la tentation et du doute.

L’amour devient d’ailleurs curieux de connaître ce qu’il aime. Pour satisfaire son besoin de savoir, il ne se lasse pas d’interroger et il use de tous les moyens d’investigations en son pouvoir. Il étudiera la vérité révélée pour la scruter, recueillera toutes les analogies qui la traduisent, les convenances qui l’expliquent, les commentaires autorisés qui l’éclairent, pour aller plus loin encore dans la vérité elle-même, pour puiser un aliment qui nourrira la foi et l’amour.


Quelques phrases extraites et réorganisées du Chap. 5
de "Je veux voir Dieu" sur les "Lectures spirituelles".
(Père Marie Eugène de l'enfant Jésus)

samedi 1 mars 2014

L’oraison de recueillement

Voici une forme d’oraison, moins formelle que la prière vocale où l’on récite le Notre Père, ou la prière liturgique prononcée pendant la messe. Cette forme de prière est bien plus intérieure. C’est cette forme de prière que Sainte Thérèse souhaite voir adoptée par les débutants car elle permet de faire de rapides progrès dans l’oraison et la spiritualité. Si de nos jours, cette forme de prière est largement reconnue et intégrée dans toutes les spiritualités chrétiennes (et encore on n’est toujours en train de se demander si on prie correctement), au XVI siècle, cette prière était peu codifiée.
Il s’agit de retirer les puissances de l’âme tournées vers le monde extérieur pour les focaliser sur l’intérieur de l’âme, là où Dieu est. Ce mouvement actif des puissances est un acte volonté. Il s’accompagne d’une recherche volontaire de la personne du Christ à l’intérieur de son âme.
Il y a deux écueils principaux, 1) faire appel à trop de violence pour exercer ce retrait des puissances, 2) l’oisiveté sans recherche active de contact.
Il ne faut pas croire qu'il faille être mystique ou qu'il faut avoir reçu une forme particulière de grâce quand on s’adonne à la prière de l’oraison. Les grâces peuvent venir après cet effort volontaire. Dans la plupart des cas, le progrès spirituel est rapide, tout au plus six mois à un an dans la majorité des cas. Surtout, il ne faut pas s’affliger si on prend plus de temps.

Le  progrès spirituel nous mène le plus surement à la prière de quiétude dont je ne sais pas encore trop ce que c’est. Je comprend que l’oraison de recueillement procède d’une volonté humaine et que peut être Dieu prend l’initiative de l’oraison de quiétude. À suivre…

jeudi 27 février 2014

Lecture méditée

Il faut reconnaître que quand on débute dans la pratique de la foi, on est assez novice en matière d’oraison. On n’est pas toujours sur de savoir bien s’y prendre. Heureusement, la lecture méditée peut être d’un grand secours. Elle peut nous préparer fructueusement à d’autres formes d’oraison, qui seront ultérieurement plus matures, par exemple des prières contemplatives sans support de pensée. La grande Saint Thérèse reconnaît avoir eu besoin pendant plus d’une décennie d’un livre de méditation. Elle recommande ce recours à la lecture lors de période de sècheresse. Cependant une lecture méditative n’est pas une simple lecture.

Le livre de méditation n’est ni un livre instructif, ni pieux, ni intéressant. Il doit être avant tout suggestif, provoquant la réflexion, stimulant les sentiments, et qui éveille l’âme à la présence de Dieu. Un livre de méditation fournit des considérations développées, des sentiments exprimés, des résolutions à prendre dont on peut prélever à la carte ce qui convient le mieux à notre âme.
La pratique de la lecture n’est pas continue. Elle doit être interrompue fréquemment pour réfléchir devant Dieu, pour lui exprimer des sentiments, pour s’entretenir avec lui. Il ne faut surtout pas se laisser emporter par un flot de pensées et de sentiments qui ferait oublier Dieu.
Le but de la lecture méditative est bien l’oraison. Elle est d’une aide précieuse pour le débutant, mais aussi pour le contemplatif expérimenté en panne sèche.

Je reconnais qu’en matière de spiritualité, je suis encore très novice car j’ai besoin de l’aide de livres pour orienter mes pensées et mes prières. Je ne sais pas s’il y a beaucoup de livres de méditation qui sont publiés actuellement. Certes, il y a des livres de prières. Certains livres de témoignages ont vraisemblablement constitué pour moi, d’excellents livres de méditation. Vous lecteur, qui vous êtes attardé sur mon texte, je vous serais très reconnaissante si vous pouviez  me conseiller la lecture de bons livres de méditation.

mardi 25 février 2014

La seconde voie

Décidément Maurice Bellet est vraiment trop talentueux pour que je me risque à résumer son texte admirable sur l'histoire de la petite Sainte Thérèse.
Point de grande théorie sur la spiritualité, point de lectures interminables, mais quelqu'un qui sait prendre l'ascenseur spirituel direct alors que les Grands et  Grandes spirituels prennent l'escalier.

lundi 24 février 2014

Les Grands Désirs

Dans la vie, on parvient difficilement à quelque-chose si l’on n’éprouve pas de motivation. Il en est de la religion comme des autres activités. Quand la jeune Thérèse déclarait « Je veux voir Dieu », il y  avait de la détermination qui l’entrainait inexorablement dans la vocation de sa vie.
La qualité essentielle est donc « Le grand Désir ». On a tendance à penser que la religion existe pour refreiner les désirs et les passions humaines. C’est absurde.
Si Dieu est exigeant, il est surtout liberté, joie équilibre. La dévotion triste est stérile. « Ces Grands Désirs sont le signe qui marque les âmes faites pour les grandes choses. » Ces Grands Désirs sont accompagnés d’une grande confiance et aussi de magnanimité. « Grandeur d’âme et humilité vont bien ensemble et s’appuient toutes deux sur le sentiment de la faiblesse humaine et de la foi en la miséricorde toute puissante de Dieu ».
« Grands Désirs et humilité peuvent marcher de pair, se garantissent et se fécondent mutuellement. Seule l’humilité peut conserver aux grands désirs leur regard confiant vers les sommets (sur Dieu) à travers les vicissitudes intérieures et extérieures de la vie spirituelle. »

Il y a aussi un art « d’équilibrer harmonieusement l’énergie, la discrétion et les Grands Désirs ».