Les lectures sont essentielles
pour nourrir sa vie spirituelle. Pour moi, la foi est arrivée par des lectures
spirituelles. Et j’admets tout à fait que la rencontre avec le Christ puisse se
produire d’une toute autre manière. Pour Thérèse la lecture spirituelle a été aussi
incontournable pour son évolution spirituelle. Par exemple, un livre particulier a été
déterminant. Un jour, quelqu’un se met à interdire en Espagne la lecture des
livres spirituels écrits en castillan. Seule la lecture des Saintes Écritures est
autorisée. Sainte Thérèse en est attristée. Obéissante, elle réalise rapidement
que les Saintes Écritures se suffisent à elle-même, et surtout que La vie du
Christ est à elle seule un livre vivant. Je ne doute pas que Sainte Thérèse
avait atteint un tel degré de maturité spirituelle, qu’elle s’enrichissait par
la seule lecture des Évangiles, en étant capable par ses connaissances
religieuses d’interpréter à la perfection le sens des Écritures.
Si tout est dans les Évangiles,
je pense que la Parole ne se donne pas exclusivement par les Saintes Écritures.
L’Esprit Saint agit au travers de tous ceux qui ouvrent la bouche, saisissent
une plume, un stylo ou un clavier pour exprimer leur Foi. Cependant, je pense
qu’il faut avoir déjà reçu un peu de cette parole et de cette foi d’une manière
ou une autre, pas forcément directement relié littéralement aux écritures, pour
que les oreilles, les yeux puissent s’ouvrir à la source des Saintes Écritures,
et que chacun arrive à en dégager un sens personnel qui s’inscrit dans sa
propre vie.
Je ne crois pas à un pouvoir
magique et instantané des écritures pour communiquer la foi, mais à une
transformation intérieure progressive, par le travail assidu et persévérant à
l’étude des textes spirituels. Et dans ces textes spirituels, les Saintes
Écritures y tiennent une place de choix, sans être forcément premier dans le
temps chronologique.
Emylia