Nous autres, laïcs, nous
pourrions nous imaginer naïvement que la vie monastique est un long fleuve
tranquille, composée de séries de messes, prières, adorations, contemplations, méditations.
On en serait presque à envier cette vie de calme, de paix et de silence que
nous n’avons pas à l’extérieur. Il suffit de consulter l’historique du Carmel
sur le web pour comprendre que les pouvoirs politiques de toutes les époques
tolèrent difficilement les religieux contemplatifs qui ne servent pas
leurs propres intérêts, mais qui sont
indépendants en n’obéissant qu’à Dieu. Ceux qui en font de la surenchère en matière
de pauvreté ne sont aussi guère supportés. Les mystiques qui n’écoutent que
leur voix intérieure divine peuvent sembler particulièrement impertinents ou
subversifs en ne se pliant peu aux règles et convenances du Monde.
En étudiant attentivement la vie
monastique de Sainte Thérèse, on s’aperçoit qu’elle était en conflit presque
permanent avec les religieux qui contestent son autorité que lui confère sa
fonction, et surtout ceux qui ne partagent pas son mode de spiritualité
mystique, ou qui contestent la réforme du Carmel qu’elle propose.
Elle ne dispose pas librement de
son temps pour écrire ses œuvres car elle doit assumer les diverses charges de sa fonction.
Alors elle travaille à ses écrits en soirée et la nuit.
Bref la croix se porte à l’intérieur
des monastères comme à l’extérieur.